Films d’actions de Mathieu Latulippe, vernissage le mercredi 24 mars à 18h30 chez DAÏMÕN

Concrètement, Films d’actions regroupe des vidéos dans lesquelles un personnage, en l’occurrence Mathieu Latulippe lui-même, effectue des actions plutôt imperceptibles, ou incompréhensibles, que le spectateur doit idéalement tenter de deviner. Dans la lignée du Théâtre de l’absurde, ces vidéos, assez ludique et pince-sans-rire, vise à mettre en relief les difficultés liées à la communication et à l’interprétation.

Pas du tout concrètement, il s’agit de deux-trois projets. En gros. Un personnage, et son double, passablement impassibles. Un autre réduit à un simple membre. Faire un dessin ou ne rien faire. En gros, émettre des devinettes. Des films d’actions comme on en voit souvent, sauf qu’ici, c’est différent, comme toujours. En gros, un suspense manuel, intellectuel aussi, suivie d’une comédie faciale expérimentale et foutrement aguichante. Une scène de bronzage à couper le souffle. Un trait de crayon exceptionnel, jamais remarqué avant, doublé d’un bon sens de la dérision. En gros, une chorégraphie de pupilles dilatées dans un absurde théâtre peu décoré. Mise en scène d’un désir de tout dire qui fait face à une grave pénurie de mots et de sens. Une recherche de détails inutiles et désespérée. Des contemplatifs ravis d’être déçus. Des uns qui aiment avec d’autres qui aiment aussi. Un véritable succès commercial. Un fou rire de camisole pour qui le peut ou le veut en complet ou en short. En gros : une main et deux faces, même si c’est la même, et quelque chose, idem dans tous les cas, qui se produit presque pas, encore et encore.

Mathieu Latulippe vit et travaille à Montréal. Il détient un baccalauréat en arts visuels et médiatiques à l’UQÀM. Il poursuit actuellement sa maîtrise à l’Université Concordia de Montréal. À travers divers médiums, il expérimente différents moyens (systèmes) de combiner et de rassembler des objets, des mots ou des images, de façon à démontrer la complexité d’une même réalité à travers plusieurs facettes, ou couches d’interprétation différentes (contradictoires ou complémentaires). On a pu voir son travail notamment au Festival du film sur l’art (2005 à 2008), à Circa (2006), au Centre le Lobe (2006), et récemment à La Manif d’Art 4 (2008) et à la Galerie Clark (2009). Il présentera prochainement son travail à la Galerie de l’Uqam et à la Fonderie Darling.

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