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The Proposal / La proposition

Exposition jusqu'au 27 octobre à la Galerie UQO

The Proposal / La proposition

David Tomas
Avec des œuvres de Keith Arnatt, Robert Barry, James Lee Byars, Manoushka Larouche, John Latham, David Tomas et Bernar Venet

Vernissage et lancement des Entretiens #2 La proposition : questions et réponses de David Tomas mercredi le 19 septembre à 17h

Conférence de David Tomas le 17 octobre à 11h30

Extrait de L’ÉNONCÉ de David Tomas :

L’économie de production de l’exposition commence avec l’artiste et se clôt avec le spectateur. La circulation de l’œuvre d’art au sein de cette économie trace le trajet du producteur vers le consommateur. Comme dans le cas du spectateur et de l’exposition, le trajet de la production à la consommation est négocié par l’intermédiaire d’autres acteurs culturels (enseignants, professeurs d’université, commissaires, critiques, directeurs et administrateurs de musée), ainsi que des protagonistes et forces économiques majeurs. Les forces économiques principales comprennent les acteurs économiques principaux (collectionneurs, maisons d’encan et autres), les gouvernements nationaux et locaux et les industries culturelles en général. Les actes de ces protagonistes et le déploiement de ces forces sont systématiquement modulés par des ambitions sociales omniprésentes, souvent insidieuses, ou par des objectifs financiers à court ou à long termes. Si la structure binaire fondamentale sur laquelle l’art et l’exposition artistique reposent est celle de l’artiste et du spectateur, on peut donc affirmer que c’est dans le déplacement d’une œuvre d’art entre ces deux acteurs indispensables qu’une autre relation essentielle, moins perceptible, se révèle. La relation entre l’œuvre d’art et son contexte de présentation, l’exposition, repose sur un document important : la proposition de l’exposition. Ce document sert de passeport permettant aux œuvres d’art de voyager du domaine de la création à l’espace de consommation, de l’espace privé à l’espace public : du studio (ou, de plus en plus, de l’ordinateur) à un espace physique d’exposition. La proposition d’exposition, le plus souvent imprimée, peut aussi simplement prendre la forme d’une entente verbale comparable à une poignée de main symbolique. L’exposition sert de fondement à un contrat officiel qui, une fois signé, lie l’artiste et le représentant de l’espace d’exposition — une entente fondée sur un objectif commun : la production d’une exposition d’œuvres décrites dans une proposition. Fréquemment, toutefois, le contenu de la proposition peut changer, des œuvres peuvent y être ajoutées ou substituées, les cadres conceptuels peuvent être modifiés. Ce qui est proposé peut n’être jamais présenté parce qu’il aura été remplacé par une proposition plus étendue que celle d’origine ou, plus rarement, par une variante de la proposition initiale ou par une nouvelle proposition.

David Tomas est artiste et anthropologue. Sa production en arts visuels et médiatiques prend sa source dans la critique postérieure aux pratiques « néo-académiques » des années 70 et aborde diverses facettes des disciplines de l’art conceptuel. Au cours des quarante dernières années, son travail traite en particulier de la nature et des fonctions des différentes formes de savoir qui sont créées aux confluents de l’histoire de l’art contemporain, de l’histoire et de l’anthropologie des médias et des cultures et transcultures des technologies de l’image. Dans son œuvre visuelle et également dans ses écrits, Tomas examine les rapports de l’art en tant que discipline fonctionnant en tension avec les autres disciplines qui constituent la matrice traditionnelle du savoir universitaire. Son travail récent explore ces questions et ces tensions du point de vue des rapports entre les modes d’exposition et les pratiques non conventionnelles et post-institutionnelles. Tomas a également produit des œuvres théoriques sur l’art et l’université, les espaces interculturels de contact, la photographie, les nouvelles technologies et les arts médiatiques