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© Daniel Corbeil—Sauvés des eaux ! photographie no 8, 2024 - Tableau 3

Sauvés des eaux ! Réaménagement d’un territoire immergé de Daniel Corbeil

Vernissage le samedi 2 novembre à 15h à la Galerie B-312

La Galerie B-312 est heureuse de présenter, dans ses deux salles, la plus récente production de Daniel Corbeil. Avec Sauvés des eaux ! Réaménagement d’un territoire immergé, l’artiste relate la façon dont, dans un avenir rapproché, une petite communauté insulaire – qui s’est approprié un bâtiment industriel désaffecté – doit s’adapter à la montée rapide du niveau des océans, causée par le réchauffement planétaire. Les temps forts de ce récit prennent la forme de trois installations qui mettent en scène, avec la logique illusionniste propre au diorama, trois étapes cruciales du destin de cette communauté. Tout d’abord, la situation avant la montée des eaux, puis l’état des lieux lorsque les flots entourent et menacent le complexe, et, finalement, le moment où une partie de celui-ci se trouve submergée. D’un diorama à l’autre, on voit ainsi les réaménagements rendus nécessaires pour assurer la survie de ce groupe.—Dans la petite salle, une série de neuf photographies vient compléter et resserrer la trame suggérée par les installations. Disposées en séquences de manière à proposer une lecture narrative de l’ensemble, ces images donnent à voir des moments singuliers des efforts pour contrer l’inexorable avancée des eaux. Les prises de vue photographique ont nécessité l’ajout d’éléments scéniques (nuages, topographies de second plan, aquariums, etc.) qui sont devenus partie intégrante des installations initiales. Selon l’habitude de l’artiste, qui fait souvent dialoguer installation et photographie, les dioramas ont ainsi conservé les traces des dispositifs de mise en scène (notamment les tréteaux, les fonds de scène et divers appareillages) qui dévoilent les procédés servant à assurer l’effet de vraisemblance.—L’ensemble de l’exposition met en relief diverses facettes d’une ingéniosité qui confère un visage plus souriant à une fable pessimiste, dans laquelle on peut voir une parabole ludique des changements requis pour s’adapter à un territoire en transformation accélérée. Dans ses installations et photographies, l’artiste met les artifices du faux-semblant au service d’une projection qui relève moins de la fiction qu’on ne pourrait le penser.

—Jean-Philippe Beaulieu