- Cet évènement est passé.
Proximité · plaisir · plasticité regard sur la performance
Chaque jour, d’un seul coup, en simultané, nous consommons et produisons des images, que ce soit pour la caméra ou non. Dans une culture où l’identité est performative et où le spectacle est inhérent, regarder s’avère crucial : regarder, comme dans « la façon de paraitre devant les autres », et regarder comme dans « la façon d’être témoin ». Les œuvres présentées dans cette exposition traitent la surface du corps de manière performative, comme s’il s’agissait d’une image, et la surface de l’image, comme s’il s’agissait d’un corps. Cette proximité, ce toucher et ce sujet de la matérialité sont envisagés par le prisme de termes interconnectés : la proximité, le plaisir et la plasticité.
Compliquant la trajectoire des regards, les artistes soulèvent des questions comme « qui voit, qui est vu… comment et… quoi encore ? ». Sont déployées différentes proximités : en périphérie, de l’intérieur, à distance, parfois répétées, déléguées, floues, voire inexistantes ou refusées. Ainsi, moins préoccupé·e·s par le regard de la caméra et sa domination, les artistes proposent des interactions hors de l’usuelle dualité entre le corps et l’image. Leurs performances sont à la fois une protestation et une célébration de l’acte de voir.
Le plaisir procuré par cette tension accroit le potentiel de l’œuvre à susciter des manières de voir et de faire différentes, puisque ce plaisir crée une sorte de proximité, loin de l’approche minimaliste ou en quête d’authenticité souvent associée à l’art de la performance. Au sein d’un monde d’images accaparant et en constante expansion, le plaisir s’approprie le labeur de la performance pour renégocier les termes de l’échange, à la faveur de nouvelles et singulières définitions du « réel ».
Plusieurs œuvres de cette exposition explorent les caractéristiques du moi virtuel et de l’image numérique, la manière dont individuellement nous les copions, les devenons et les multiplions. Ici, la plasticité peut être comprise comme le caractère changeant des matérialités par lesquels le moi prend forme et comme la possibilité que ce moi s’active à créer des formes. C’est une affirmation de la masse et de la matière qui implique la manière dont nous entrons en relation, et nous positionnons dans le monde qui nous entoure. Considérant l’interchangeabilité désormais omniprésente de l’image et du soi, les œuvres ici réunies partent du principe que nous sommes autant des images, que les images sont de nous.
Un projet développé par Emma-Kate Guimond, sous la direction de France Choinière.
* Veuillez noter que cette activité sera assujettie aux normes sanitaires en vigueur à la date de l’évènement
Chukwudubem Ukaigwe, Deanna Peters/Mutable Subject, demi-mesure (Clara Cousineau + Marion Paquette), Every Ocean Hughes, Francisco González-Rosas, Freya Björg Olafson, Hannah Wilke, Ivetta Sunyoung Kang, Lisa Smolkin, Manoushka Larouche, NIC Kay et Wan Yi Leung
Tous les détails sur les artistes et les œuvres sur notre site Internet.