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Plaie ouverte exposée aux intempéries : diaspora, exil et art contemporain cubains aujourd’hui

Conversation le samedi 5 octobre à 15h à OBORO

Conversation avec l’artiste Camila Ramírez Lobón et la commissaire Anamely Ramos González
Animation : Analays Alvarez Hernandez et Raquel Cruz Crespo

Dans le cadre du projet d’échange Montréal/La Havane du RCAAQ Nommer l’urgence : art contemporain et diaspora cubaine aujourd’hui, en collaboration avec les centres d’artistes DARE-DARE, GIV et OBORO

La diaspora cubaine récente, surtout celle qui se forme à partir de 2021, révèle deux éléments inédits et inhérents à sa singularité dans le récit diasporique post-révolutionnaire. Le premier constat est sidérant : on assiste à une fuite de l’Île sans précédent (presque un million de personnes si l’on ne comptabilise que celleux qui sont arrivé·e·s aux États-Unis), marquée, notamment, par des disparités de classes immenses. Ces inégalités se reflètent dans le milieu des arts, où l’accès aux lieux de production et de diffusion culturelle, ainsi que les opportunités de création et de revenus, varient considérablement. D’autre part, l’arrivée d’Internet depuis 2016 a transformé les formes d’expression et d’articulation sociopolitiques à Cuba, donnant naissance à de nouveaux types de mouvements et de coalitions socio-artistiques qui avancent des critiques frontales au pouvoir. Movimiento San Isidro et 27N surgissent dans un paysage marqué par une frustration sociale généralisée, qui atteint son paroxysme lors des manifestations de juillet 2021, auxquelles le gouvernement réagit par une répression sévère. Nombreuses sont les personnes qui quittent l’Île au lendemain, volontairement ou non, pour échapper aux représailles et chercher des conditions de vie meilleures, ainsi que des plus grandes libertés.

Nous commençons à peine à saisir l’impact de ces déplacements récents sur les arts visuels, car pour la première fois, l’épicentre de l’art cubain prend de l’expansion et on constate sa multiplication hors de l’Île. Il est donc urgent de réfléchir à ce qu’est l’art cubain contemporain en insistant sur la nécessité de ne plus le confiner aux frontières physiques de Cuba, mais de reconnaître que la diaspora cubaine participe activement à sa définition.  Dans un contexte actuel aussi complexe, de quelles manières la diaspora récente redéfinit-elle le pays qu’est devenu Cuba aujourd’hui. Comment redéfinit-elle les contours géopolitiques de l’art contemporain cubain ?

Mis sur pied en 2011 par le RCAAQ et le Conseil des arts de Montréal, le projet d’échange Montréal/La Havane favorise la circulation des individus, des idées et des connaissances, non seulement dans les circuits établis, mais surtout, dans ceux en devenir. En mettant en place une structure de résidence et de réseautage, ce projet vise à développer des dialogues créatifs entre artistes et commissaires de différentes cultures. Il permet aux participant·e·s de s’immerger dans un nouvel espace de création-réflexion, différent du leur, dans le but d’encourager des partenariats et des projets à long terme.