Dans le cadre de cette exposition solo, Andréanne Abbondanza-Bergeron continue son exploration de matériaux de construction industriels et institutionnels dans l’entièreté des espaces de la galerie FOFA, incluant une nouvelle installation créée pour la salle principale de la galerie. Puisant son inspiration dans ses recherches photographiques les plus récentes, nées des expériences de la pandémie et de cette période de décélération, de nouveaux contextes ont émergés dans l’approche de ses matériaux. Ce qui avait commencé comme un processus de recherche du sublime et un sentiment d’immersion dans un monde naturel supposé être idéal, est plutôt devenue une réflexion sur les relations précaires entre les humain.e.s et les endroits que nous occupons.

Dans une série de photographies immersives, l’artiste enregistre ses rencontres avec les déchets de consommation qui, dans leurs stages ultérieurs d’utilisation et de désintégration, font désormais partie du paysage naturel —d’ancien pneus flottant dans un lac, une corde se désintégrant sur le sol de la forêt, des éclats de verre trempés incrustés dans la mousse. Dans la galerie, des lanières de métal forme une ondulation qui évoque les mouvements de plus en plus imprévisibles du vent et de l’eau, ou la montée et la baisse déstabilisante des données économiques et statistiques.

Abbondanza-Bergeron est intensément consciente de l’espace qui nous est disponible; les routes habituelles sont redirigées ou immobilisées, et de nouvelles perspectives émergent lorsque le corps et le regard sont réorientés. Par ses usages stratégiques de proximités et distances dans l’espace, elle nous invite dans une expérience immersive de la présence ressentie du lieu qui oscille entre beauté et destruction, mouvement et contrainte.