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Crédit photo: rudi aker
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Ke’tapekiaq Ma’qimikew: The Land Sings / La terre chante d’Ursula Johnson

Vernissage le samedi 27 octobre à 19h à SBC
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Dans Ke’tapekiaq Ma’qimikew: The Land Sings / La terre chante, l’artiste multidisciplinaire Mi’kmaq Ursula Johnson réfléchit aux traumatismes que la terre, les cours d’eau – toutes forces vitales – ont enduré à cause des êtres humains. La réciprocité n’est plus excercée: nous prenons à la terre plus que ce qu’elle est capable de nous donner. Depuis des siècles, nous manipulons la surface de la terre, la vie animale et végétale, et faute de notre avidité de ressources naturelles, nous avons “transformé la terre jusqu’au point de perturber l’équilibre qui a toujours existé dans la nature.” Ke’tapekiaq Ma’qimikew: The Land Sings / La terre chante est conçue en guise de demande de pardon à ces terres.

Une série de collaborations qui se dégage du lieu de présentation et débutant en 2013, ces performances d’endurance réinterprètent le procédé autochtone de “Songlines” (chants d’itinéraire), une manière de délimiter les territoires et les chemins parcourus. Dans le contexte de Tiohtià:ke / Mooniyaang / Montréal, Johnson travaillera en collaboration avec Odaya, un collectif de femmes autochtones, à la création d’une nouvelle “Songline”. En réemployant des cartes géographiques de Ressources naturelles Québec, la “Songline” sera tracée tel qu’un chemin à travers le système national de référence cartographique, et en notation musicale.

Le 27 octobre, quatre femmes de différentes nations et d’héritages mixtes se rassembleront pour chanter sur ce territoire non-cédé et contesté afin de témoigner de la diversité de l’indigénéité, la lisibilité de l’expérience urbaine, et de la ténacité de la survivance. Le territoire se réconcilie de nouveau: le ramatriement prend lieu. Cette rencontre de chants, de nations autochtones, d’espace incarné et d’histoires mises en lumière, est précisément ce que l’écrivaine et intellectuelle Mishuana Goeman considère comme lien entre les relations délicates et “la différence entre la perte et la continuité.”

En se confrontant aux structures colonialistes et capitalistes qui perpétuent la perte et l’effacement des récits et des espaces autochtones, Johnson fait face ainsi à la manière dont ces structures obscurcissent le dommage catastrophique de nos modes de vie à la terre. L’acte collectif de combler les plaies infligées par les processus d’industrialisation et l’extraction sans répit des ressources, perçu comme geste de réconciliation avec la terre, aura lieu par le chant, mais la performance d’endurance Ke’tapekiaq Ma’qimikew: The Land Sings / La terre chante témoigne aussi de la présence et de la résurgence autochtone. Comme l’a décrit Julie Nagam, «Les corps autochtones ont des conséquences matérielles sur la politique de la reconnaissance et de la souveraineté puisque ces corps tiennent en eux des géographies dissimulées.”

Dans la galerie à SBC, diverses itérations de Ke’tapekiaq Ma’qimikew: The Land Sings / La terre chante qui furent réalisées dans différents points de l’Île de la Tortue sont présentées ensembles pour la première fois dans une exposition et une station d’écoute ouvertes au public du samedi 27 octobre au 12 janvier 2019.

Une rencontre d’artiste avec Ursula Johnson aura lieu le vendredi 26 octobre à 19h.

L’exposition Ke’tapekiaq Ma’qimikew: The Land Sings / La terre chante s’inscrit dans le cadre du Programme Ciblé 2018 de SBC, d’après ‘Colors (for 14 women’s voices)’ du compositeur Julius Eastman et les pratiques de ‘l’étude’ et de ‘l’écoute non extractive’.