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Émilie Bernard et Diane Landry
École d’aviation est une installation presque mythique. Dans le monde de l’enseignement, on l’aborde en arts visuels et en histoire de l’art, tant au cégep qu’à l’université, sans que toute une génération ait pu faire corps avec elle. La poésie de Diane Landry a inspiré une foule de jeunes artistes et d’étudiant.e.s qui ont évolué avec la documentation de cette œuvre conçue en 2000 et ayant voyagé dans de nombreux festivals, notamment en Suède, en Australie, aux États-Unis, en Belgique et au Mexique.
Au centre de la galerie sont perchés 24 parapluies. Ils forment un conciliabule, se déploient, puis se replient avec lenteur à une vitesse rappelant notre respiration. Graciles, ils exaltent une plainte générée par de petits accordéons motorisés. Ceux-ci sont fixés à la base de chacune des ombrelles. Leur discussion mélancolique, leurs murmures amènent les visiteurs à respirer avec elles. Au plafond, leurs ombres composent une voûte étoilée qui change au même rythme que le mouvement des sculptures, renversant le regard. À échelle humaine, cette œuvre nous rappelle la fragilité de l’existence, le temps qui passe et célèbre la beauté du quotidien.
Pour plus d’informations : www.mmrectoverso.org/portfolio/diane-landry-ecole-daviation/
Le projet spécial “La fin des sentiers” révélé dans la petite galerie de l’Œil de Poisson revisite sous forme de livres d’artiste tout le matériel de recherche recueilli lors d’un séjour à Bordeaux dans le cadre d’un échange de résidence entre l’Œil de Poisson et Zébra3. À l’issue de celle-ci, l’artiste a réalisé une exposition à la galerie La Mauvaise Réputation, composée de dessins au graphite, d’aquarelles, d’objets prélevés de l’architecture et d’objets naturels ramassés dans des parcs puis transformés et constitués en une collection. Le projet abordait une réflexion autour de la relation entre nature et architecture en milieu urbain. Ici, chaque livre créé – pour la plupart en exemplaire unique – devient une œuvre à part entière inspirée d’une ou plusieurs œuvres réalisées il y a plus d’un an. Ce projet aura été l’occasion, pour Émilie Bernard d’explorer plus en profondeur des formes, des compositions, des couleurs, des souvenirs et de remettre des idées en ordre ou, au contraire, en désordre.
Dans les installations d’Émilie Bernard se greffe souvent aux dessins des objets trouvés et des sculptures brutes et spontanées de plâtre, de bois ou de béton. Dans une tentative de décloisonner sa pratique, ses recherches actuelles l’amènent également à travailler la sérigraphie, le livre et le texte. Au fil des explorations, ces pièces deviennent des fragments d’inventaires ou les variantes d’une recherche sans fin. Chacun des projets réalisés, qui plonge inévitablement dans la surabondance, affiche en outre un désir de faire briller chaque infime détail. Mais plus que tout, chaque moment créé est une invitation à poser un regard contemplatif sur des traces de nature et, ultimement, à répéter cet exercice d’observation tout autour de soi.
Native de Carleton-sur-Mer en Gaspésie, Émilie Bernard vit et travaille à Québec depuis plusieurs années. Elle est titulaire d’une maîtrise en arts visuels (2010) de l’Université Laval (Québec). Son travail a été présenté dans différents centres d’artistes, musées et centres d’exposition au Québec, en Finlande, en Islande et en France. Depuis 2011, elle réalise surtout des résidences de création. Elle a notamment fait de la recherche lors de séjours dans diverses régions du Québec; dans des villages au Vermont et en Finlande; dans des montagnes en Islande; dans des villes en Arménie et en France et dans les Rocheuses en Alberta. C’est d’ailleurs ces résidences qui l’ont amenée à privilégier le dessin et à s’intéresser à la nature et au paysage comme sujets de recherche. Jusqu’à présent, elle a été appuyée à plusieurs reprises par le Conseil des arts et des lettres du Québec, le Conseil des arts du Canada et Première Ovation.