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Communes mesures de Raphaëlle de Groot

Exposition et résidence jusqu'au 14 février au Musée d’art contemporain des Laurentides

L’artiste québécoise Raphaëlle de Groot mène une vie nomade entre le Canada, l’Italie et le Brésil. Partant de cette expérience, elle suscite autour de la notion de mobilité une forme de dialogue en réseau, pluriel et multicouche, avec des groupes de personnes issus de contextes et de réalités différentes. Ce dialogue qui évolue au fil de ses déplacements implique donc des interlocuteurs qui n’ont pas de liens a priori entre eux et qui sont séparés par une distance.

Avec ce qui nous arrive, Raphaëlle ne sera pas physiquement présente dans le cadre de son exposition au MAC LAU intitulée Communes mesures qui regroupe la mise en exposition de l’état actuel de son projet de résidence longue durée Prépare ton sac – lab observatoire de la mobilité, en résonance avec un projet qu’elle a réalisé dans le cadre de la Nuit blanche à Paris – La grande marche des petites choses.

Lab. observatoire de la mobilité – Résidence longue durée

Auteur invité : Daniel Fiset

La mobilité définie comme une aptitude ou capacité à bouger, à se déplacer, mais aussi à changer et évoluer, évoque aussi la notion de transformation. Ce fils conducteur traverse le projet Prépare ton sac. Lab. observatoire de la mobilité comme les frontières sociales et géographiques qui le déterminent. En effet, Raphaëlle se trouve à un moment charnière dans sa pratique et le MAC LAU — lieu d’attache de son projet au Canada — travaille lui aussi depuis quelques années à repenser son modèle institutionnel et ses pratiques pour réarticuler sa relation aux artistes, au territoire, à la communauté et au collectionnement. Ainsi, à partir du croisement de ces trajectoires, la conversation collective que Raphaëlle développe sur la mobilité avec divers groupes s’intéresse à l’expérience singulière d’être confronté à une forme de recommencement. Elle a rencontré à Saint-Jérôme des groupes d’immigrants.es en francisation, des personnes en réinsertion sociale et professionnelle, et d’autres atteintes de problèmes de santé mentale par ailleurs engagées dans des parcours de création. L’idée du recommencement sert de lien et de métaphore pour sonder des attitudes, des états émotifs et des dispositions d’esprit face à l’inconnu. Il ressort de ces échanges une nécessité profonde ou une pulsion très vive de se mettre en mouvement malgré l’épreuve, de nourrir une mobilité de la pensée, des affects et des gestes.

La grande marche des petites choses

De Clichy-Sous-Bois/Montfermeil (CSB/M) à Paris

Raphaëlle de Groot + Ateliers Médicis + Grands Voisins @ Nuit Blanche 2019, PARIS

La grande marche des petites choses a commencé à CSB/M pour se terminer 5 jours plus tard le soir de la Nuit Blanche à Paris, aux Grands Voisins, un site d’occupation temporaire axé sur l’inclusion sociale. Le projet trace ainsi un lien entre deux chantiers urbains, celui observé à CSB-Montfermeil (arrivée du tram et construction du métro) et celui des Grands Voisins (construction d’un futur Écoquartier); des chantiers qui sont aussi ceux de diverses solidarités liées aux mouvements migratoires, à l’immigration.

Le parcours de la marche et le geste performatif développé durant la déambulation sont le fruit de recherches d’entretiens et de rencontres préparatoires réalisés avec des habitants de CSB/M, des jeunes étrangers isolés du Foyer Concorde de Montfermeil, des personnes en situation de vulnérabilité hébergées aux Grands Voisins et divers acteurs/observateurs du territoire dont des artistes des Ateliers Médicis.

Depuis la Forêt de Bondy, suivant le tracé de l’aqueduc de la Dhuis —qui sous terre amenait jusque dans les années 90 l’eau potable à Paris (aujourd’hui déviée à Disneyland)—, La grande marche des petites choses évoque un courant, un lien, une connexion à activer en un geste d’attention et d’écoute. Notre regard se tourne vers la dimension inaperçue des débris urbains de toutes sortes qui migrent partout autour de nous. La traine, support d’accumulation transportée par l’artiste et les participants tout au long du trajet, peut aussi être vue comme une sorte de peau ou de mue du monde en transformation.

À Saint-Jérôme, Raphaëlle de Groot collabore avec Les Impatients du CISSS des Laurentides, l’Atelier Éclipse — entreprise d’insertion au travail et le Cégep de Saint-Jérôme — Formation continue, Services aux entreprises et International (FCSEI).

L’artiste remercie le Conseil des arts du Canada et le Gouvernement du Québec pour leur soutien financier.

Voir les initiatives passées avec Raphaëlle de Groot.