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Chromogenic Curmudgeons / Evergon-Ringuette, Betwixt the Waning and Waxing Moon: Séance “Dead Puppy to Holbein the Younger”. Sublime!
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Chromogenic Curmudgeons et Laïla Mestari

Vernissage le vendredi 3 mai à 18h à VU

Quand les assemblages sont éphémères, quand les mises en scène sont précaires, la photographie fait parfois tenir le tout ensemble. C’est ainsi que Chromogenic Curmudgeons compose des tableaux photographiques à partir d’objets arrangés en natures mortes et que Laïla Mestari fabrique des scènes qui mettent le corps en relation avec son image fragmentée.

Two Old Friends Play Chess
—Chromogenic Curmudgeons

Quand deux vieux amis, Evergon et Jean-Jacques Ringuette, jouent aux échecs, rien n’oppose les joueurs, car bien qu’ils interviennent chacun à leur tour, leurs gestes s’unissent dans la construction de tableaux photographiques. À la façon de natures mortes, des objets sont rassemblés et disposés minutieusement en compositions élaborées, destinées à être captées par l’œil de la caméra. Du memento mori, qui cherchait d’abord à épuiser le potentiel d’une matière chargée émotionnellement, la démarche de Chromogenic Curmudgeons a transité vers l’horror vacui, qui opère, par la surcharge visuelle, une certaine mise à distance. Tendant de plus en plus vers l’abstraction, les éléments s’affranchissent du réel pour devenir des motifs, des formes et des fonds qui nous transportent dans un monde qui a ses propres histoires à suggérer.

main sur coude à
—Laïla Mestari
Les mains ne sont jamais liées dans les photographies de Laïla Mestari. Elles se promènent, se rencontrent, se détachent et se rallient. Elles semblent vouloir s’abstraire du corps à tout prix, en quête d’autonomie, pour se réunir entre elles et construire leur propre univers. Comme l’oreille qui, elle aussi, va essayer de se dénicher une meilleure place que la tête pour écouter. C’est en faisant du corps une image que l’artiste le fait aussi devenir une matière, qu’elle peut déchirer, découper, sans jamais le heurter. Une fois la peau devenue papier, le corps s’entremêle avec sa propre image, se multiplie en rimes et ritournelles. Les scènes ainsi créées se jouent sur le territoire des sens, là où il est bien possible de finir par se retrouver avec des pelures d’orange dans les cheveux.

Les images de l’exposition ont été produites à VU lors de sa résidence en décembre 2018