

Chorégraphies pour mains mouillées + Groupe de travail sur le livre d’artiste
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Chorégraphies pour mains mouillées de Sarah-Jeanne Landry
nos mains sont politiques
\\\\\ dix doigts du prolongement de notre pensée /////
elles s’exercent tantôt à résister — éviter la destruction, la production à tout prix, ne pas perpétuer des nuisances / elles se crispent parfois dans des contextes sociaux, quand on ne sait soudainement plus comment approcher les autres / elles permettent la tendresse ; activent des caresses à nos amours / nous rappellent le temps qui passe entre nos mains d’enfants et celles d’aujourd’hui, alors qu’on ne s’était jamais imaginé·e·s la taille de nos griffes adultes
Par ce qu’elle nomme des manigances qui sont au service du sensible, Sarah-Jeanne Landry propose, dans le cadre de l’exposition Chorégraphies pour mains mouillées, des actions à la fois cachées et documentées. Entre rigueur scientifique et sensible, performer des protocoles devient une manière de se détourner, de chercher, de comprendre, ce qui ajoute à une fabrication de l’existence. Le protocole devient une fabrique à rituels, à performances, qui cherchent à confirmer des hypothèses. L’artiste nous convie à nous prendre au jeu du sensible, par une surprise qui émerge avant tout en nos sens et qui prend forme en contournant les suites logiques du postulat.
on dit que la lumière est impalpable, mais peut-elle jaillir de nos paumes ?
la clarté est souvent ailleurs
on pense la cerner ou encore lui tendre une embuscade, puis elle nous surprend à nouveau
elle vient des craques, des fissures, des coins où, soudainement assombris, elle peut exister
alors qu’on cherche, se perdre est parfois son avenue
elle existe par des causes à effets insoupçonnés; hors norme, elle prend part au quotidien comme nulle autre
je parle ici d’une lumière qui n’éblouit pas à faire perdre son propre éclat, mais d’une
vibrance qui ajoute à nos existences comme une flamme collective qui se prête
de
mains
en mains
Avec doigté et touche aqueuse, Sarah-Jeanne Landry nous confirme que le sensible est un peu partout, qu’il ne suffit que de le cadrer momentanément, de le partager, l’archiver ou, entre autres, de le mettre en livre pour lui permettre d’émaner de sa singulière lumière / comme une veilleuse qui saurait comprendre les équations de nos vies, à force de palper toutes ses composantes, sans jugement, avec accueil, pour ajouter à la fabrication de nos existences
— un texte de andes a. beaulé
Sarah-Jeanne Landry vit et travaille à Montréal, où elle poursuit une maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’UQAM. Sa pratique existe au carrefour entre performance, littérature et art conceptuel. Elle explore la sensation diffuse d’échouer à la communication et à l’appartenance, en élaborant des protocoles d’actions qui agissent comme des laboratoires du sensible. Chorégraphies pour mains mouillées fait le rapport et l’archive des phénomènes vécus lors de cinq microperformances réalisées dans le courant d’air chaud de séchoirs à main.
Ses œuvres ont été présentées et acquises au Canada et en Allemagne, notamment à la Galerie de l’UQAM à l’automne 2024 lors de l’exposition À propos de la parole, et au centre d’artiste Caravansérail lors de l’exposition L’île n’est pas faite pour comprendre ces choses-là. Son travail sera présenté à nouveau au printemps 2025 au centre d’artistes Regart, à Lévis.
Groupe de travail sur le livre d’artiste
Emmanuelle Jacques vous présente les œuvres de Johanne Chagnon, Annie France Leclerc, Jean-François Roy, Alex Tran, Poli Wilhelm et Lysette Yoselevitz
Emmanuelle Jacques vous présente les œuvres de Johanne Chagnon, Annie France Leclerc, Jean-François Roy, Alex Tran, Poli Wilhelm et Lysette Yoselevitz. Les 6 artistes faisaient partie de la cohorte 2023 du Groupe de travail sur le livre d’artiste, qu’Emmanuelle dirige à L’imprimerie, centre d’artistes.
Vous y découvrirez un livre de chair, la poésie dans la couleur des plantes, le périple d’une réfugiée sur des ailes de papillons, des architectures pliables, les souvenirs d’une enfance dans un magasin de tissu, une performance dans les bois et bien d’autres trésors encore.
À propos de Emmanuelle Jacques
Emmanuelle Jacques est une artiste visuelle indisciplinée. Sa pratique est issue du dessin et des arts imprimés, et allie notamment l’écriture et l’art relationnel. Principalement sous forme de livre d’artiste ou d’installation, ses différents projets l’ont amenée à s’intéresser à la cartographie, à l’urbanisme, à l’architecture de paysage, à la maternité, aux pratiques du care, à l’économie, au travail invisible, à l’autogestion, aux interstices, à l’indiscipline et aux utopies. Depuis 2019, elle a accompagné plus d’une trentaine d’artistes professionnels dans la réalisation de leurs livres d’artistes.
À propos des artistes
Johanne Chagnon se consacre principalement à l’art vidéo et au livre d’artiste, pratiques qui lui offrent des pistes d’exploration qui se renforcent mutuellement.
Annie France Leclerc est une artiste multidisciplinaire originaire de Rimouski et vivant à Montréal. Dans ses travaux, elle développe une pratique de l’attention à soi et à l’autre motivée par le care. Cet “autre” peut être un lieu, une plante, une relation, un deuil, une blessure, et bien d’autres choses encore.
Jean-François Roy, artiste montréalais, développe sa pratique autour de la sculpture et du dessin; avec un intérêt particulier pour la géométrie et le potentiel abstrait, paramétrique et répétitif du pli. Il a développé une pratique artistique polyvalente, créant des sculptures de toutes tailles, des bas-reliefs, des installations et des œuvres sur papier.
Après avoir passé quelques années à étudier les poissons tropicaux au Panama dans le cadre d’une maîtrise en biologie, Alex Tran s’est tourné vers la photographie pour nourrir sa curiosité envers les gens et le monde naturel. Il explore l’intersection entre l’art et la science à travers ses projets personnels et se spécialise dans le portrait dans sa pratique commerciale.
Une pile d’anciennes cartes postales et une collection de timbres rapatriée, les pages d’un vieux manuel, de vieilles photos de famille: les images imprimées que Poli Wilhelm choisit ne racontent pas des histoires, elles témoignent du temps. La mémoire y a laissé une trace silencieuse et subjective. Par l’utilisation de ces matériaux d’archive, quelle que soit leur origine, elle peut activer une pensée nostalgique qui veut recréer les bouts manquants du puzzle mémoriel, peu importe qu’ils soient des simulacres de souvenirs.
Lysette Yoselevitz, originaire de Mexico, est une artiste visuelle diplômée d’une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’UQAM. Ses œuvres sont régulièrement présentées individuellement et collectivement. Elle a été récipiendaire de prix et distinctions et ses œuvres font parties des collections telles que la Banque Nationale du Canada, la Bibliothèque nationale et Archives du Québec, le Musée Diego Rivera à Guanajuato, le Vieux Musée Convento del Carmen à Guadalajara au Musée del Antiguo Palacio del Arzobispado à Mexico et Musée National de l’Estampe à Mexico.