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Chantiers giratoires de François Mathieu
La Galerie R3 et le département de philosophie et des arts, présentent à compter du 13 janvier le travail de l’artiste sculpteur François Mathieu. Également, nous aurons sur place la présence du directeur de la revue Espace, André-Louis Paré qui présentera le dernier numéro sur le thème de l’intelligence artificielle en art.
La pratique de François Mathieu met en avant la matière et son poids, la présence physique et la forme, entendues comme fondatrices du travail. Depuis quelques années, c’est la sphère qui se prête le plus souvent à ses jongleries d’atelier. Qu’il s’agisse de dômes, de coupoles ou autres objets ronds, la sphère est une forme abstraite mais toujours reconnaissable. Bien qu’elle émerge d’opérations simples comme les pivotements et le compactage, elle est néanmoins toujours très difficile à construire, à preuve sa rareté en architecture. Cette difficulté de construire la sphère oblige ainsi à déployer des langages qui se mesurent au test du réel. Les choix sont corolaires à des matériaux qui, par ailleurs, sont souvent utilisés à contremploi. Dans l’exposition Chantiers giratoires, l’ensemble donne une impression de chantier inachevé. De par sa facture brute, l’on imagine que tout y est, mais en dessin et armatures. La matière nous sollicite, sensuelle et insistante. Les sphères sont là en puissance, compte tenu de la prévisibilité de la forme. Cependant, il en manque souvent une section, laissant voir tantôt un exosquelette ou une rythmique de rayons. Un protocole qu’on poursuit jusqu’à épuisement, chacun pour soi dans son imagination. Dans un sens, le traçage d’une sphère est une fin est annoncée, celle de la forme la plus facile à concevoir. Or pour la construire avec des matières qui s’y refusent comme le bois, même l’amorce la plus sobre peut conduire à l’excès et au bruit,… au bricolage. (D’après un texte de l’artiste)