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Caroline Gagné et Lucie Rocher

Vernissage le jeudi 17 janvier à 17h30 à Occurrence

Lucie Rocher | Traverses
Lucie Rocher chemine entre les lignes de l’architecture à la recherche de ses images. Ou plutôt de ce qu’il en reste, qui a persisté et qui les traverse encore : à l’intérieur du cube blanc, Traverses est faite de constructions tangibles ou de simulations possibles qui révèlent autant « ce qui a fonctionné » que « ce qui a peut-être échoué » avec elles.

Chaque image, espace et dispositif s’offrent comme un point d’entrée de ce que l’artiste a observé au quotidien sur des chantiers urbains ou encore capté spontanément au détour de rues au Japon. Composé de lignes interrompues ou encore consolidées par des éléments invisibles, chaque « bricolage » photographique est une tentative double : vouloir s’installer temporairement et espérer en même temps se retrancher subitement du cube blanc. Percés, projetés ou imprimés directement sur des matériaux résiduels, ces bricolages appréhendent de côté les géométries et les géographies investies pour permettre à l’œil de mieux les saisir.

L’exposition s’ouvre sur un cinquième mur, l’image photographique se déplie de travers. Les photographies coexistent, se soutiennent et se structurent selon un angle jamais droit ni frontal et, de chaque côté de ce nouvel axe de tension, s’assemblent des zones temporaires d’expérimentations photographiques. L’image résiste pour ne pas oublier, à la fois ce qui a été vu et vécu et qui a fait osciller l’horizon dans le regard de l’artiste.

Quelques étages plus haut, le chantier photographique se prolonge sur d’autres murs. Dans l’atelier et l’entrepôt de stockage de Lucie Rocher, il poursuit cette verticale mentale qui se dessine à même le bâtiment et qui invite le spectateur à franchir le plafond et les murs de la galerie pour croire à la réalité de ces images qui ont désormais débordé devant lui.

Caroline Gagné | Quand un arbre tombe on l’entend ; quand la forêt pousse, pas un bruit« Le bruit d’une branche d’arbre qui, dans le tourment du vent, agissait comme un archet frôlant une coursive de métal, a été un déclencheur pour cette installation sonore. À partir de ce dernier, j’ai conçu une sculpture agitée de micromouvements que des sons, enregistrés au préalable, génèrent en temps réel. Le titre « Quand un arbre tombe, on l’entend ; quand la forêt pousse, pas un bruit » est un proverbe africain qui porte à réfléchir sur les événements les plus bruyants qui ne sont pas les plus importants, et que l’essentiel se construit souvent dans l’indifférence et la durée. Durant l’exposition, les visiteurs sont invités à écouter ces enregistrements sonores, mais aussi à ressentir physiquement les vibrations de la structure métallique de l’installation.

Depuis le début de ma pratique artistique, mes créations s’ancrent dans l’expérience de lieux que j’explore. Sur place, je m’imprègne des événements qui surviennent. Cela étant, mon attention s’est portée sur les mouvements répétés et apparemment anodins qui affectent ces lieux, comme ceux des piétons qui, à la longue, marquent le sol, ceux des vents et des courants marins, des glaciers qui se brisent et engendrent la dérive des icebergs ou ceux qui rythment la migration des oies.

Ces mouvements réitérés avec des nuances et les transformations de la matière altérée par l’usure, la vibration et les cycles de la nature sont quelques processus dévoilant des éléments qui modifient notre environnement sans qu’on y porte attention. Sur la base de ces processus, que j’observe, je compose des situations évolutives à partir de sons, d’images, de captations de mouvements, d’objets et de matières en configurant des espaces afin qu’en émergent des affects témoignant de notre rapport à ce qui nous entoure. »