L’artiste Carla Rangel est accueillie au 3^e impérial, centre d’essai en art actuel pour un séjour de coproduction du 12 au 17 janvier 2025, dans le contexte des résidences de création multiséjour en art infiltrant du cycle d’exploration « Ramailler nos espaces de vie ».

Partant du constat de fragilité du système agricole sur lequel reposent l’autonomie et la sécurité alimentaire des collectivités, Carla Rangel est engagée dans un projet de création qui est porté par une question à la fois essentielle et utopique : Comment ré-imaginer un nouveau contrat social entre les citoyens, les fermières et fermiers ?

Afin de se rapprocher des gens qui constituent la force de travail du monde agricole, Carla Rangel a entrepris, au cours du printemps 2024, des incursions dans diverses petites exploitations locales. Elle poursuit cette démarche visant, dans un premier temps, à générer des conversations autour de questions telles :

Comment se dessine le paysage agricole de la région de Granby ?
Quelles sont les forces externes qui influencent les pratiques et le quotidien des petites exploitations ?
Par quels moyens arrivent-elles à naviguer à travers ces forces ?
Sur quel soutien peuvent-elles compter pour y arriver ?
Comment faire en sorte que l’implication citoyenne soit au cœur des dynamiques qui contribuent à définir ce soutien ?

Originaire du Mexique, Carla Rangel vit à Montréal. Sa pratique se situe au croisement de l’art, de l’architecture et de la pédagogie. De 2015 à 2019, à titre de membre de Collective Constructlab, elle a collaboré à la réalisation de projets en architecture : Biennale d’architecture de Chicago (2019), One Architecture Week (Plovdiv, Bulgarie, 2016) et Giardiano Ammirato (Maison de la culture Ammirato, Lecce, Italie, 2016). De 2017 à 2022, elle a réalisé des projets en partenariat avec des associations agricoles et artistiques en Italie, en Espagne, en France, notamment avec Future Farmers (2022). Elle est membre du groupe de recherche LabARD (Laboratoire des Arts et de la Recherche Décoloniale, UQÀM).

Les projets de Carla Rangel sont fondés sur une approche collaborative et participative autour d’une exploration critique — sur les plans spatial, social et écologique — de systèmes d’organisation mis en place pour subvenir aux besoins des collectivités. Aspirant à se positionner à l’intersection de l’art et de l’agriculture, sa démarche consiste à tisser des liens entre plusieurs savoirs et ressources — architectes, artistes, agroécologistes, cuisiniers, biologistes, organisations communautaires et citoyens — pour imaginer et expérimenter des modes alternatifs d’être ensemble. Les projets qu’elle réalise peuvent inclure diverses formes d’intervention et de création : installation architecturale éphémère, performance, conte, atelier d’exploration collective, etc.  Ses projets ont en commun de favoriser l’engagement civique et la réappropriation collective de lieux de vie.