Être là de Josée Pellerin, vernissage et lancement le jeudi 11 février à 17h chez Sagamie

Il existe des villes qui nous collent à la peau. Certaines, parce qu’elles sont plantées dans des décors mythiques que l’on a visités, connus, parfois même fort bien connus. Ou alors, des villes rêvées sur lesquelles se projettent nos désirs sous forme d’une quête mélancolique de l’ailleurs. C’est en promenant son miroir le long du chemin que l’expérience urbaine et son potentiel métaphorique s’offrent comme un territoire où cohabitent des fictions propres à une construction identitaire liée à la perception du monde environnant. L’exposition ÊTRE LÀ porte sur la nature même de la ville en tant que vecteur de ces fictions.

Oscillant entre les approches documentaire et fictive, deux corpus photographiques sont présentés permettant la transposition d’une topographie intérieure, tout en questionnant d’une manière plus large notre fascination individuelle et collective pour la fiction.

UNE HISTOIRE À SOI (2004) explore le rapport qu’entretient la demeure avec l’intérieur secret de « ce qui reste secret « . L’image photographique révèle la maison comme un lieu clos sur la famille, microsociété dotée d’une histoire singulière par laquelle survient ce qui doit rester caché versus ce que l’on accepte de montrer. Théâtre d’un quotidien dramatique à l’abri des regards, la maison ouvre sa façade mais se ferme aux aveux.

DÉFILÉ (2009) questionne la représentation cinématographique de villes mythiques et leur influence sur notre expérience empirique. Ces villes-personnages dont New York, Rome, Londres, Berlin et bien d’autres, devenues singulières par les regards des Scorsese, Fellini, Hitchcock, Wenders, constituent une matière première qui, une fois détournée, en propose une couche fictive renouvelée.

Josée Pellerin vit et travaille à Montréal. Depuis quelques années son travail se développe dans un échange continuel entre le visuel et le textuel. L’ensemble des déplacements entre ces disciplines produit un langage hybride, une circulation où la modalité narrative se pose surtout comme matière première. Montage, séquence, récit, texte détourné s’orchestrent et entraînent des liens où la rencontre de l’image se fait par bonds temporels, par ruptures spatiales. Ayant comme point d’ancrage ses propres textes, les permutations créées par cette approche croisée produisent des relations favorisant l’émergence d’un espace fictif.

Titulaire d’une maîtrise en arts visuels et d’une formation en multimédia, les œuvres de Josée Pellerin furent présentées lors d’ événements au Québec, au Canada, aux États-Unis, en France et au Mexique. En 2005, elle effectuait une résidence d’artiste à Buenos Aires, Argentine et suite à ce séjour, elle publiait en 2006 aux Éditions J’ai Vu, un livre d’artiste intitulé Heureusement qu’il y avait le monde autour de moi. Dernièrement, son travail a été présenté à la Galerie Glendon de Toronto, à la Galerie L’œuvre de l’Autre de l’Université du Québec à Chicoutimi et à la Galerie Orange de Montréal qui la représente. Elle vit et travaille à Montréal où elle enseigne à l’École des arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal.  L’artiste remercie le Conseil des arts et des Lettres du Québec pour son appui financier.    www.joseepellerin.com

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