Espèces d’espaces No. 1 de Jeanne Bellavance, exposition du 19 juin au 25 août dans le Hall de la Maison de la culture Frontenac

 

Deux œuvres. L’une, horizontale, Topographie Suspendue, oppose les pointes en son centre aux courbes en pourtour, entre défi et harmonie. L’autre, verticale, s’intitule Chute libre de petits papiers jaunes et suspend sa légèreté dans le temps par la chute aléatoire de papiers lancés dans l’espace.

 

La lumière qui s’accroche à ces œuvres influe sur la géométrie des formes qui semblent flotter dans l’air. Les matières statiques prennent mouvement selon l’angle d’observation, l’action ou l’inaction du regardeur.

 

Au moment d’accrocher les œuvres, Jeanne Bellavance ingore encore sous quel angle cette lumière viendra animer les œuvres durant les mois d’été. Plusieurs regards sont ici possibles sur ces espèces d’espaces.

 

 

Brodeuse lunévilleuse professionnelle formée pour la haute couture parisienne, Jeanne Bellavance s’est intéressée au détournement technique de sa profession en 1998 durant la crise du verglas. Sur le bord du trottoir de sa rue fermée par des rubans jaunes, le fond d’une boîte d’œufs enchâssée dans une carapace de glace lançait des lumières dans le soleil. Elle a cru d’abord avoir trouvé un étrange écrin précieux très ancien. Ce fut le coup d’envoie pour une recherche qui lui semble maintenant sans fin.

 

Comment concrétiser la légèreté, la translucidité à travers des formes soumises à l’influence des luminosités mouvantes de l’aube, du jour ou de la brunante, ces lumières qui traversent les matières, les captent et les interprètent? Telle était sa question. Moustiquaire et fil à pêche. L’artiste avait un peu des deux. Le reste fut à l’avenant.