Image : Dominique Pétrin

Dominique Pétrin, Dan Brault et Julie Doucet, vernissage le vendredi 17 février à 20h l’OEil de Poisson

DOMINIQUE PÉTRIN
Le jardin des ombres
(petite galerie)

Les projets immersifs de Dominique Pétrin sont composés, voire chargés d’étalements de surfaces aux couleurs coupantes. Son lourd champ d’images juxtaposées provoque une présence imposante, un environnement apostrophant. L’oeuvre participe à l’espace et semble ouvrir les murs.

Dans la poursuite de son travail d’exploration sérigraphique, Le jardin des ombres est une installation qui pousse très loin la complexité de motifs et d’éléments empruntés de diverses cultures. Pour ajouter à l’expérience, l’artiste intervient sur la totalité des surfaces à sa disposition dans la petite galerie.

« Un objet non-identifié dans le miroir. Isis cherche dans le labyrinthe les 14 restes d’Osiris. Il en manque un. Un paon se déploie. Une autre femme brûle sur le bûcher. Que reste-t-il de ses cendres? Le Phoenix renaît dans la paume de sa main. Elle prend le coquillage et le porte à son oreille. Son corps ondule. Les couleurs vibrent. La nuit spectrale débute. La femme est nue et pleine, le bas-ventre fort et les veines remplies de sang. Un mur tombera, et un deuxième, et un troisième, et un quatrième, et il ne restera plus rien. Un nouveau règne prendra place au son des Ondes Martenot et des oiseaux du paradis. C’est le sexe du futur. »
– D. P.

DAN BRAULT
TOI ET MOI (version 1.2)
(grande galerie)

Dominique Pétrin est une artiste multidisciplinaire originaire de Montréal. Elle s’intéresse d’abord aux moyens d’altérer la perception et la conscience en déjouant les processus cognitifs de la vision ou en utilisant l’hypnose en performance. Elle a été membre du groupe Les Georges Leningrad et a collaboré notamment avec Sophie Calle et Pil and Galia Kollektiv. Elle a performé au Frieze Art Fair, à Londres, au festival Désordres, à Lille, France, à MUTEK, à Viva!, à la Triennale Québécoise au Musée d’art contemporain de Montréal et a participé au 29e Symposium d’art contemporain de Baie-Saint-Paul.

L’art peut apparaître comme une sorte de marché ouvert, où toute singularité trouve son espace, son public, où les artistes pigent dans le développement d’amalgames personnels. Les goûts, mutations et essais prévalent sur la fixité d’une spécialité. C’est dans ce créneau que se situe Dan Brault, qui prévilégie un emprunt éclectique de styles picturaux. Le peintre accorde une place prépondérante à la mise en espace dans ses expositions composites.

Dans son exposition à l’OEil de Poisson, il dédouble la Grande galerie pour y créer des salles jumelles, distantes par de subtiles interventions, de trompeuses copies de gestes intuitifs. Le projet pousse à une autre échelle le travail de Robert Rauschenberg, plus particulièrement les tableaux Factum I et Factum II. Dans ces pièces quasi-identiques, le célèbre peintre américain parodiait la gestualité subjective de l’expressionnisme abstrait. Avec TOI ET MOI (version 1.2), Brault recontextualise également un projet d’abord présenté aux Émirats arabes unis l’an dernier. Il s’agit donc d’une première au Canada et l’occasion de réinventer la disposition des pièces et leur contexte.

Titulaire d’un Baccalauréat en arts visuels de l’université Concordia (2002) ainsi que d’une Maîtrise en arts visuels de l’université Laval (2006), Dan Brault a présenté son travail dans de nombreuses galeries et centres d’artistes du Québec et du Canada. En mars 2011, il participait à la 10e édition de la Biennale de Sharjah aux Émirats arabes unis. Prochainement (mai 2012), il exposera à la galerie Laroche/Joncas de Montréal. Il est représenté par la Peak Gallery à Toronto où il présentera également une exposition solo en octobre 2012. Natif de Montréal, Dan Brault vit et travaille à Québec.

 

JULIE DOUCET
On se lundi matin
(entrée vidéo)

Après plus de dix années prolifiques et très remarquées en bande dessinée, Julie Doucet quitte cette pratique au profit de la vidéo d’animation. Dans son travail, on constate une grande liberté et une diversité de formes avec, comme trame de fond, la trace évidente du fait main, du dessiné, collé, altéré. Plus apparent encore : les dessins, livres ou poèmes de Julie Doucet partagent l’utilisation conjointe du mot et de l’image. Une sorte de curiosité inlassable pour l’expérimentation a poussé l’artiste à prendre ses distances de l’édition de la BD, milieu se montrant pour elle trop prudent et conventionnel.
 

Suite à l’invitation de Dominique Pétrin, Julie Doucet présente « On se lundi matin », une collection fragmentaire de petites capsules vidéo. Dans ce projet, elle passe du dessin au mot et laisse, dans certaines pièces, la place première à l’écriture narrative. Elle s’associe à Anne-Françoise Jacques qui réalise chacune des trames sonores créées spécifiquement pour les projets présentés.

Julie Doucet est née en 1965 à Montréal. Elle obtient en 1987 un certificat en arts d’impression à l’UQÀM et se consacre ensuite à la bande dessinée jusqu’en 1999. Ses bandes dessinées ont été traduites en plusieurs langues, dont l’allemand, l’espagnol, l’italien, le finlandais et le japonais. Ayant habité consécutivement New York, Seattle et Berlin, elle habite présentement Montréal. Après une collaboration avec le cinéaste Michel Gondry, Doucet réalise des films d’animation.

Artiste sonore résidant à Montréal, Anne-F. Jacques s’intéresse à l’amplification de petits objets, à l’électricité, aux grattements et aux collages sonores impromptus. Depuis 2004, elle performe régulièrement en solo, au sein du duo minibloc (avec Nicolas Dion) ou avec divers collectifs d’improvisation. Elle élabore également des installations sonores.

Abonnez-vous au bulletin du Réseau art Actuel