Dévier de Mario Duchesneau, vernissage le mercredi 13 octobre à 17h au Lobe

Dans la foulée des ses nouvelles orientations artistiques de programmation annuelle, Le Lobe est fier d’accueillir Mario DUCHESNEAU à titre d’artiste senior pour 2011. Aux deux ans, Le LOBE tente de réserver une période de résidence, avec plage d’exposition, pour un artiste senior ayant maqué le paysage culturel du Québec par sa contribution originale au développement des pratiques artistiques. Dévier représente un premier projet solo depuis 2004 pour DUCHESNEAU.
 
Ce que l’on retient de la pratique de Mario DUCHESNEAU, c’est sa perception intelligente de l’environnement familier et son habileté remarquable à transmettre, au-delà de la symbolique et de la narration, une réflexion sociale engagée. L’esthétique de ses œuvres, qui peut même paraître un peu rustre à l’occasion, ne cherche pas à séduire, mais bien à faire réfléchir. Par son langage plastique accessible, mais surprenant, il capte la curiosité du regardeur, puis engage avec lui par l’étonnement, une relation intime propice à l’expérimentation. Artiste, tant stratégique qu’intuitif, DUCHESNEAU met à profit les forces de son art en usant d’une analyse rationnelle et créative. Il réussit à trouver un équilibre entre la construction et la déconstruction, l’organisé et le désorganisé, la stabilité et le mouvement, le connu et l’inconnu, le discours et le silence. Son sens de la mesure et son usage de la démesure permettent à ses interventions d’en dire juste assez. S’il n’y a pas de bavardage, par contre il y a beaucoup à dire, mais le plus intéressant reste à observer, à écouter, à ressentir et à saisir. Ce qui est magnifiquement exhibé chez DUCHESNEAU, c’est le corps de l’œuvre, son « enveloppe » iconographique, esthétique, formelle, symbolique. L’essence du contenu se livre avec beaucoup plus de discrétion au cœur d’un labyrinthe de codes et de détours métaphoriques menant patiemment au propos, mais aussi à l’artiste. C’est là que la vraie sensibilité se cache dans l’art de Mario DUCHESNEAU.
[Source : Jocelyne Fortin, Mario Duchesneau, simplicité, savoir-faire, démesure, Portefolio/Spirale no.214, mai-juin 2007]
 
Cette fois-ci c’est l’évier qui est le centre d’intérêt. Présent en tant que forme authentique puisque qu’il représente, pour DUCHESNEAU, un complexe objet d’art en lui seul. L’évier s’avère à être une plaque tournante du quotidien et du large éventail de se qui se concocte autour de lui. Lieu transitoire ou bassin purificateur où baignent bébé, cuillères, vaisselle et pinceaux.
 
Natif de Lévis, Mario DUCHESNEAU a étudié à l’Université du Québec à Chicoutimi (1979-83) et partage actuellement  sa vie entre le Québec et l’Italie. Depuis le début des années 1980, il s’inspire et travaille à partir d’un corpus d’objets dont les usages sont quotidiens et les aspects physiques familiers. Il accorde un intérêt également partagé entre la valeur formelle et symbolique de l’objet qui se déploie et prend son sens en relation avec l’espace de diffusion dans lequel il se présente. Il a à son actif de nombreuses expositions personnelles et collectives tant au Québec qu’à l’étranger (Mexique, Cuba, Suisse) comportant principalement de la sculpture et de l’installation. DUCHESNEAU a bénéficié de plusieurs séjours de résidences internationales pour artistes au Canada, en Suisse, en Allemagne, au Mexique, en Espagne et à New York. Ces œuvres se retrouvent également dans des collections d’art publiques dont celle du Musée National des Beaux-arts du Québec, du Musée d’Art Contemporain de Montréal, au Musée Régional de Rimouski et à The Francis J. Greenburger Collection à New York.

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