Deswarte, Germes et Pic, vernissage le samedi 1er mai à 18h30 chez artmandat

Alain DESWARTE vit & travaille à Bandol
Comme tant d’habitants de Bandol sur mer, Alain Deswarte est en déficit d’idées. À force d’insularité, il finit par apprécier l’absurde. À force de regarder par sa fenêtre les gros rochers de la mer, il les imagine vivants, habités par les crabes et se met à leur parler… À qui ? Aux crabes ? Non, aux rochers ! Ça devait arriver, voilà le prix à payer lorsque l’on habite Bandol, territoire médicamenteux à l’érotisme spirituel, façon Platoon ou Apocalypse Now. Toute affaire est toujours mal engagée à Bandol de toute façon. Le coup du désert des tartares, on le voit venir de loin. Alors Alain Deswarte pratique l’obsession comme instinct de survie comme d’autres pratiquent le cynisme comme point de vue esthétique, ou encore la pêche à la ligne comme engagement politique. Sauf que le dessinateur usé par le virtuel où il excelle (son vrai métier est mercenaire de l’image numérique) ; il se fascine pour l’inerte dont il pressent tout ce qu’il cache. À considérer le labeur comme dernière subversion possible, il découvre combien la masse peut être frivole. Dans un monde global puissamment pornographique, il révèle combien le territoire est chargé de complexités identitaires. La transformation du réel comme chez les marxiens devient alors projet romantique et révolutionnaire. Le dessin d’Alain fait parler le silence pour faire taire le doute. Maniériste radical ? Ou inquisiteur inquiétant ? Deswarte est au minimum un psychopathe du dessin macéré de métaphysique et dangereusement armé de sa seule mine acérée. Rudy Ricciotti

Céline GERMES vit & travaille à Marseille
Céline Germes récupère des traces photographiques dans les décombres de l’histoire, en résistance au spectaculaire.  Elle glane des bribes d’humanité, moments anodins et pourtant particuliers ;  extraire l’image de son contexte pour percevoir son universalité. Effleurer… pour ne pas englober ; s’attarder pour s’abstraire. Elle détourne un regard pour entrevoir un détail ; le geste technique, la précision du trait permettent  de s’approprier des temps de représentation. La minutie est sens et saisit l’infini de l’instant. Dans les immobiles, Céline traite du portrait, du corps de l’autre et de sa présence furtive. Elle s’attache à des regards anonymes, oubliés de la mémoire ; entrevoir le temps dans sa fugacité. L’autre, les autres s’entrelacent à des motifs muraux – au delà du présent, du réel – pour  conter des éclats de vie, lointains et proches.

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