Décadences organisées de Marianne Pon-Layus, vernissage le vendredi 2 octobre à 17h à L’Artothèque

Dans l’imaginaire collectif, la fête est habituellement associée à l’idée de partage et d’amusement : elle est source de joie. Or, la fête détient aussi une dimension plus sombre ; voire une dimension plus contestataire et activiste qui nous plonge dans les contrées de la déchéance, qui peut susciter l’affrontement et la violence, et générer de la disharmonie.
 
Avec l’exposition solo Décadences organisées, l’artiste Marianne Pon-Layus jette un regard critique sur la fête – fil conducteur de la programmation de L’Artothèque en 2015 – et ses dérives. Ses toiles et dessins se transforment en espaces de transgression. Marianne Pon-Layus se joue des rôles sociaux, renverse les normes et remet en question les valeurs établies de notre société. Se référant aux performances du collectif québécois Les Fermières obsédées (parades et défilés en décapotable qui décrient les stéréotypes associés à la féminité), Marianne Pon-Layus utilise la fête comme un dispositif capable d’ébranler le partage du sensible – soit la répartition des identités, des places et des parts dans un commun partagé (Rancière, 2000). Son objectif est de semer le chaos et d’instaurer une ambiance, pour le moins inquiétante et ambigüe, dans le dessein d’imposer une nouvelle organisation (ordre des choses). Cette volonté se manifeste d’emblée par le choix du titre de l’exposition : le mot « décadence », du latin cadere (choir, tomber), crée en effet une tension avec l’adjectif « organisé », de par l’opposition de leurs définitions.
 
Marianne Pon-Layus fait de la peinture figurative son moyen d’expression privilégié, et confirme ainsi la place et le rôle de ce médium – que certains croyaient à bout de souffle – dans la création contemporaine. Si elle s’avoue influencée par le cinéma (scènes cultes qu’elle décide de reprendre en couleurs et en pigments), peut-être les éléments les plus cinématographiques de son œuvre sont-ils ses talents scéniques. Car Marianne Pon-Layus s’autoreprésente invariablement dans ses tableaux, elle y « interprète », rentre véritablement dans la peau des jeunes femmes faites sur mesure. Marianne Pon-Layus, telle une maîtresse de cérémonie, organise une fête aux allures de mascarade; tel un chef d’orchestre, elle accorde les voix de son armada de personnages délurés, aux traits étrangement familiers.
 
Que la fête commence !
 
À propos de l’artiste :
 
Marianne Pon-Layus vit et travaille à Montréal. Elle détient une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Marianne Pon-Layus a exposé en solo à la Galerie Lilian Rodriguez, à la Galerie B-312, à la maison de la culture Frontenac et à la Galerie d’art d’Outremont. Elle s’est également produite dans des expositions collectives à Art-Mûr, à la Fonderie Darling et au Musée du Bas-Saint-Laurent. Marianne Pon-Layus est membre de L’Artothèque depuis 2014. Depuis,ses œuvres y sont disponibles à la location.
 
À propos de L’Artothèque :
 
Dédiée aux arts visuels depuis 1995, L’Artothèque est un organisme sans but lucratif qui fonctionne sur le principe d’une bibliothèque d’art. Elle offre au public, individuels comme entreprises, la possibilité de louer des œuvres originales à des prix abordables. L’Artothèque abrite également une salle d’exposition accueillant une programmation culturelle diversifiée. Organisme d’économie sociale, L’Artothèque est une activité de la Fondation des arts et métiers d’art du Québec (FAMAQ), organisme de bienfaisance reconnu.

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