Création d’un Diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en gestion de la carrière artistique à l’Université du Québec à Montréal

Arts: gérer sa carrière

Un nouveau programme menant à un Diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en gestion de la carrière artistique accueillera ses premiers étudiants à compter de l’automne 2014. Créé par la Faculté des arts, en collaboration avec l’École des sciences de la gestion, ce programme pourra être suivi à temps partiel et s’échelonnera sur cinq trimestres. Il s’adresse aux artistes provenant de divers horizons – théâtre, danse, arts visuels, design, cinéma – et aux bacheliers d’une discipline liée aux arts.

«Il s’agit d’un programme original dont la maîtrise d’œuvre a été assurée par Louise Poissant, doyenne de la Faculté des arts», tient à souligner Gilles Lapointe, professeur au Département d’histoire de l’art et directeur du DESS. «L’objectif, dit-il, n’est pas de former des gestionnaires en arts, mais de répondre aux besoins des artistes en leur donnant des outils qui leur permettront de développer des compétences afin de mieux planifier et réaliser un projet artistique ou, plus globalement, leur carrière.»

Quelles sont les différentes phases de développement d’une carrière artistique dans un environnement économique complexe?  Comment bâtir un plan d’affaires lié à un projet artistique?  Comment appliquer dans sa pratique professionnelle les connaissances pertinentes en gestion entrepreneuriale, en comptabilité ou en marketing ? «Ces questions seront abordées par le programme en vue de renforcer l’autonomie des artistes qui, par exemple, souhaitent créer leur troupe de théâtre ou démarrer leur boîte de design, observe Gilles Lapointe. Des gens du milieu artistique seront régulièrement invités à titre de conférenciers pour parler des difficultés qu’ils ont rencontrées et des voies qu’ils ont suivies pour les surmonter. Il est aussi envisagé d’établir des partenariats avec des organismes professionnels, comme le Regroupement des artistes en arts visuels du Québec, le Regroupement québécois de la danse ou le Conseil québécois de la musique.»

Le DESS s’adresse tant aux jeunes artistes qu’à ceux qui sont bien établis. Il est aussi susceptible d’intéresser les artistes soucieux d’assurer la pérennité de leur entreprise avant de prendre leur retraite. Plusieurs compagnies de danse, des troupes de théâtre ou des centres d’artistes reposent en effet sur les épaules d’un artiste gestionnaire ayant su regrouper des talents et s’entourer d’une équipe efficace et qui doit aujourd’hui relever le défi d’assurer sa succession par la formation d’une relève.

Comprendre les règles du marché de l’art

Plusieurs cours seront animés par une réflexion sur l’écologie du milieu des arts, sur les enjeux de la pratique artistique dans le contexte socioéconomique actuel et sur les indicateurs de succès, lesquels ne sont pas que quantitatifs. Au début des années 2000, rappelle le professeur, une étude du gouvernement du Québec avait  identifié certaines caractéristiques du milieu de l’art québécois : une faible tradition de mise en marché et de commercialisation, des emplois précaires, des déficiences en matière de connaissances administratives, une transition difficile entre la fin des études et le début de carrière. Plus récemment, en 2011, l’Observatoire de la culture et des communications du Québec soulignait l’existence, à Montréal, de 90 000 emplois dans le domaine de la culture.  

La relation qui unit l’art et son financement sera aussi abordée. «Les artistes doivent se familiariser avec les diverses sources de financement et de revenus accessibles – vente, billetterie, bourses, prêts, commandites, mécénat –, développer les habiletés nécessaires à la rédaction de demandes de subventions et connaître les politiques et règlements en matière de fiscalité et de droits d’auteur», note Gilles Lapointe.

Une place sera accordée à l’analyse des nouvelles formes d’événements, dont les expositions blockbusters, les biennales et les festivals de toutes sortes. On discutera également du rôle prépondérant d’Internet comme lieu de diffusion artistique et de celui des médias numériques en tant que supports d’œuvres.

En fin de parcours, les étudiants pourront s’inscrire à l’activité «Projet d’intégration», qui leur permettra de développer un plan d’affaires lié à un projet artistique. Cette activité, visant à intégrer les outils d’analyse et de gestion acquis dans les différents cours, sera encadrée par un mentor, soit un professeur ou un chargé de cours.

«Les cours seront dispensés par des professeurs et des chargés de cours rattachés à la Faculté des arts et à l’École des sciences de la gestion, précise le directeur du DESS. Le fait que les étudiants proviendront de divers horizons artistiques devrait permettre de créer une dynamique d’échanges particulièrement riche.» 

Soirée d’information

Gilles Lapointe présentera le nouveau programme lors d’une soirée d’information, le 11 février prochain, au local J-1160 du pavillon Judith-Jasmin, dans le cadre de la journée Portes ouvertes.

Les dates limites pour soumettre une demande d’admission aux trimestres d’automne 2014 et d’hiver 2015 sont respectivement le 1er mai et le 1er octobre prochains.

Abonnez-vous au bulletin du Réseau art Actuel