Constantinos Taliotis, Black on Green, 2018

Constantinos Taliotis et Francys Chenier, vernissage le vendredi 6 avril à 18h à l’Œil de Poisson

Forms
– Grande galerie –

Dans Forms, le travail de Constantinos Taliotis évolue dans le cadre d’un dialogue qui utilise le vocabulaire visuel du postmodernisme. Les couleurs exubérantes et les formes riches des œuvres exposées à L’Œil de Poisson oscillent entre l’image décorative, l’élément fonctionnel et l’objet d’art. Taliotis emploie des techniques et des matériaux variés pour produire une série de sculptures et de pièces en deux dimensions. Il transforme ainsi la galerie en un environnement immersif construit de diverses traces tirées de l’histoire récente de l’architecture et du design. Plus précisément, l’exposition fait allusion à l’atmosphère esthétique des années 1980 qui a revigoré et imprégné de fluidité et de couleur le design intérieur de son époque. Du même souffle, le travail de Taliotis déconstruit leurs particularités stylistiques et propose une série d’études de formes, de couleurs et de structures.
 
Dans sa pratique, Constantinos Taliotis cherche à toucher et à faire revivre des moments historiques qui sont omis consciemment ou inconsciemment de la mémoire culturelle collective ainsi que leur interaction avec l’actualité de leur époque et de la nôtre. Il explore les thèmes de cette culture et de ses sous-cultures qui en tant que manifestations d’une civilisation éphémère sont largement non documentées. Il ne cherche pas à monumentaliser les moments de la culture populaire qui inspirent ses œuvres, mais plutôt à interroger les mécanismes qui créent des récits hégémoniques. Il porte un intérêt particulier aux projets immersifs de recherche et aux pratiques interdisciplinaires.
 
Constantinos Tliotis est né en 1983 à Nicosie, où il vit et travaille. Il détient un baccalauréat en Beaux-Arts du Chelsea College of Art and Design (2006) et une maîtrise en philosophie et en théorie critique de la Middlessex University (2008). Son travail va de la photographie de tableaux vivants en passant par les installations immersives, la vidéo, les livres et les sculptures-objets. En 2013, il a coreprésenté la République de Chypre à la 55e Biennale de Venise. En outre, son travail a été exposé dans les grandes fondations et galeries telles que Akademie der Künste (Berlin), l’ISCP (New York), le projet Arcus (Moriya, Japon), Bethanien (Berlin) et The Petah Tikva Museum (Tel Aviv).

Ouvrir ma tête tranquille
– Petite galerie –

Avec Ouvrir ma tête tranquille, Francys Chenier nous conduit au cœur d’une collection de mots et de dessins tirés de ses archives et installée dans la petite galerie de l’Œil de Poisson. L’artiste bâtit un hypertexte physique et met en espace une installation poétique dans laquelle écriture et dessin s’entremêlent pour se loger dans l’univers des dessins cinématiques de Michaux ou encore dans les scriptures de Barthes. Entrant dans l’espace restreint, le visiteur saisira d’un coup d’œil le contenu du travail de Chenier, les pages de texte affichées sur un mur et les dessins placés sur un socle au sol. Dans ce foisonnement de mots et de traces, il pourra s’il le désire, choisir des pages, les agencer pour créer sa propre publication, un ouvrage unique né de ce qui l’aura touché, ému, ou peut-être même repoussé.
 
Chenier cherche à utiliser cette sélection d’archives personnelles comme une matière plastique pouvant être manipulée, structurée et coordonnée selon les codes des arts visuels.  Avec cette approche, l’artiste vise une transcendance où il ne sera pas question de littérature, de poésie ou d’arts visuels, mais bien de la jonction de toutes ces pratiques, du point de rencontre entre le poète et l’artiste. Francys Chenier offre un livre polyédrique, une bibliothèque kaléidoscopique et nous propose de manipuler à la fois l’écriture et les gestes plastiques/esthétiques. Ouvrir ma tête tranquille, est une invitation à voir ce passage entre l’écrit et le dessiné. Ce qui nous est présenté est à la fois l’atelier de l’artiste, l’univers de l’écrivain et l’hexagone du bibliothécaire.
 
Francys Chenier vit et travaille à Montréal. Il détient un baccalauréat en arts visuels et médiatiques (2006-2010) et une maîtrise interdisciplinaire en art (2012-2015) de l’École d’art de l’Université Laval. Il est récipiendaire de quelques bourses, dont la bourse d’excellence à la maîtrise René-Richard en 2016. Outre plusieurs projets réalisés de manière autonome et clandestine, son travail a été présenté dans le cadre de divers événements tels : Filliou idéal, édition 2015 de VIVA ! Art Action (Montréal) ; Ars memoriae en 2015, au Musée du Bas-Saint-Laurent (Rivière-du-Loup), et en 2013, à DareDare (Montréal) ; Naviguer les fragments, en 2014, à Regart (Lévis) ; le projet collectif Loser, en 2011, organisé par Folie Culture (Québec).

francychenier

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