Conférence le samedi 20 mars à 14 h.
Il était une fois…
– Un roi ! – vont dire mes petits lecteurs.
Eh bien non, les enfants, vous vous trompez. Il était une fois… un morceau de bois.
C’est ainsi que débute le conte de Carlo Collodi Les aventures de Pinocchio. En opposant le sacré au banal, le roi au bout de bois, l’auteur nous rappelle que notre existence est perpétuellement soumise à une échelle des valeurs. Il nous démontre aussi qu’à travers la transformation identitaire de Pinocchio – de bout de bois, en marionnette, en âne, en petit garçon – le devenir, la construction du temps et de l’espace, se réalise dans l’accumulation d’expériences.
Le monde d’Eric Cardinal est peuplé de gestes d’atelier (mouler, coller, couper, assembler), appliqués à des matières et des matériaux communs. Il se réalise dans des objets denses, construits et fragiles. Chaque objet – ou ensemble d’objets – nous raconte l’histoire de sa création et comment il devient sculpture, comment un bout de bois trouve une fonction et devient art. On peut s’imaginer ces œuvres comme des Pinocchios qui explorent les possibilités de la sculpture. Comme le personnage du conte, elles sont préoccupées par le plaisir et la découverte, elles sont intrépides face à leurs origines. En jouant avec les motifs et leurs répétitions, les sculptures et les dessins de l’artiste se présentent dans une tradition grotesque à la fois ludique et ornementale. Totems légers, agencements confusionnels, déroutes de constructions, tas, les œuvres d’Eric Cardinal activent en nous une étrange surprise, une appréhension irrévérencieuse devant des choses domestiques et familières.
Mathieu Beauséjour
Conférence le samedi 20 mars à 14 h.
Il était une fois…
– Un roi ! – vont dire mes petits lecteurs.
Eh bien non, les enfants, vous vous trompez. Il était une fois… un morceau de bois.
C’est ainsi que débute le conte de Carlo Collodi Les aventures de Pinocchio. En opposant le sacré au banal, le roi au bout de bois, l’auteur nous rappelle que notre existence est perpétuellement soumise à une échelle des valeurs. Il nous démontre aussi qu’à travers la transformation identitaire de Pinocchio – de bout de bois, en marionnette, en âne, en petit garçon – le devenir, la construction du temps et de l’espace, se réalise dans l’accumulation d’expériences.
Le monde d’Eric Cardinal est peuplé de gestes d’atelier (mouler, coller, couper, assembler), appliqués à des matières et des matériaux communs. Il se réalise dans des objets denses, construits et fragiles. Chaque objet – ou ensemble d’objets – nous raconte l’histoire de sa création et comment il devient sculpture, comment un bout de bois trouve une fonction et devient art. On peut s’imaginer ces œuvres comme des Pinocchios qui explorent les possibilités de la sculpture. Comme le personnage du conte, elles sont préoccupées par le plaisir et la découverte, elles sont intrépides face à leurs origines. En jouant avec les motifs et leurs répétitions, les sculptures et les dessins de l’artiste se présentent dans une tradition grotesque à la fois ludique et ornementale. Totems légers, agencements confusionnels, déroutes de constructions, tas, les œuvres d’Eric Cardinal activent en nous une étrange surprise, une appréhension irrévérencieuse devant des choses domestiques et familières.
Mathieu Beauséjour