Les œuvres d’art et les produits culturels sont-ils destinés à être consommés? Ne sont-ils pas plutôt voués à circuler indéfiniment des uns aux autres? [1]
L’action économique des opérateurs non-commerciaux, ou le modèle de Sudbury
Du 3 au 7 mai dernier, la Galerie du Nouvel Ontario (GNO) a accueilli plus de 30 artistes des communautés francophones en situation minoritaire et des collectifs autochtones à l’occasion de la 5e édition de la Foire d’art alternatif de Sudbury (FAAS 5). La FAAS est l’une des deux composantes de la biennale de Sudbury avec le Salon du livre du Grand Sudbury. Intitulée « Abricadabri », cette édition de la FAAS aura aussi permis d’inviter une délégation de diffuseurs en art performance du Québec et du Canada grâce à un appui reçu dans le cadre de la Stratégie d’accès aux marchés pour les artistes des communautés de langues officielles en situation minoritaire (nouveau fonds géré par le Conseil des arts du Canada), initiative annoncée dans la Feuille de route pour les langues officielles.
La rencontre des diffuseurs en art performance en provenance de Moncton, Montréal, Rouyn-Noranda, Gatineau, Saguenay, North Bay, Calgary, Regina et Vancouver a porté sur les différentes stratégies de mise en marché employées pour attirer et renouveler les publics de l’art d’intervention dans l’espace public. La discussion a abouti sur la question du destinataire de la Foire, et finalement, sur son mandat même : s’agit-il d’un laboratoire pour les artistes ou d’une exposition ou des deux ?
La problématique de l’accès au marché discutée durant la rencontre des diffuseurs se joue concrètement sur le terrain au fil des relations qui se lient entre les artistes invités à relever le défi de réaliser une œuvre dans cet espace physique et temporel, en l’occurrence un abri installé dans un espace de stationnement, et les diffuseurs, dont plusieurs sont aussi des artistes. L’action « économique » des centres d’artistes autogérés se situerait donc dans ces lieux de création et de réseautage, ou pour emprunter un terme des arts de la scène, en vitrine.
Les communautés temporaires formées lors d’événements tels la FAAS offrent les meilleures conditions de développement professionnel dans une ambiance propice à la formation continue de l’identité par le biais d’échanges entre pairs et, à la validation des pratiques par la commande d’essais critiques; ces dimensions de la pratique artistique semblent d’ailleurs bien en phase avec le Plan stratégique 2016-2021 du Conseil des arts du Canada qui vise à soutenir l’équité pour les artistes autochtones et les artistes des communautés de langue officielle en situation minoritaire dans l’ensemble des régions du pays, l’expérimentation, les nouveaux modèles de fonctionnement, ainsi que l’accès aux marchés, ici et à l’étranger.
Anne Bertrand, Directrice
____
[1] Guy Bellavance et al., Présentation du colloque La participation culturelle en mutation : Cosmopolitisme, jeunesse et nouvel environnement numérique, Culture Montréal, 2011.
Cliquez ici pour lire le bullletin de l’arca
Les œuvres d’art et les produits culturels sont-ils destinés à être consommés? Ne sont-ils pas plutôt voués à circuler indéfiniment des uns aux autres? [1]
L’action économique des opérateurs non-commerciaux, ou le modèle de Sudbury
Du 3 au 7 mai dernier, la Galerie du Nouvel Ontario (GNO) a accueilli plus de 30 artistes des communautés francophones en situation minoritaire et des collectifs autochtones à l’occasion de la 5e édition de la Foire d’art alternatif de Sudbury (FAAS 5). La FAAS est l’une des deux composantes de la biennale de Sudbury avec le Salon du livre du Grand Sudbury. Intitulée « Abricadabri », cette édition de la FAAS aura aussi permis d’inviter une délégation de diffuseurs en art performance du Québec et du Canada grâce à un appui reçu dans le cadre de la Stratégie d’accès aux marchés pour les artistes des communautés de langues officielles en situation minoritaire (nouveau fonds géré par le Conseil des arts du Canada), initiative annoncée dans la Feuille de route pour les langues officielles.
La rencontre des diffuseurs en art performance en provenance de Moncton, Montréal, Rouyn-Noranda, Gatineau, Saguenay, North Bay, Calgary, Regina et Vancouver a porté sur les différentes stratégies de mise en marché employées pour attirer et renouveler les publics de l’art d’intervention dans l’espace public. La discussion a abouti sur la question du destinataire de la Foire, et finalement, sur son mandat même : s’agit-il d’un laboratoire pour les artistes ou d’une exposition ou des deux ?
La problématique de l’accès au marché discutée durant la rencontre des diffuseurs se joue concrètement sur le terrain au fil des relations qui se lient entre les artistes invités à relever le défi de réaliser une œuvre dans cet espace physique et temporel, en l’occurrence un abri installé dans un espace de stationnement, et les diffuseurs, dont plusieurs sont aussi des artistes. L’action « économique » des centres d’artistes autogérés se situerait donc dans ces lieux de création et de réseautage, ou pour emprunter un terme des arts de la scène, en vitrine.
Les communautés temporaires formées lors d’événements tels la FAAS offrent les meilleures conditions de développement professionnel dans une ambiance propice à la formation continue de l’identité par le biais d’échanges entre pairs et, à la validation des pratiques par la commande d’essais critiques; ces dimensions de la pratique artistique semblent d’ailleurs bien en phase avec le Plan stratégique 2016-2021 du Conseil des arts du Canada qui vise à soutenir l’équité pour les artistes autochtones et les artistes des communautés de langue officielle en situation minoritaire dans l’ensemble des régions du pays, l’expérimentation, les nouveaux modèles de fonctionnement, ainsi que l’accès aux marchés, ici et à l’étranger.
Anne Bertrand, Directrice
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[1] Guy Bellavance et al., Présentation du colloque La participation culturelle en mutation : Cosmopolitisme, jeunesse et nouvel environnement numérique, Culture Montréal, 2011.
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