Paul-Émile Borduas, Translucidité, 1955

Borduas : Les frontières de nos rêves ne sont plus les mêmes, exposition jusqu’au 3 octobre au Musée d’art contemporain

À l’occasion du 50e anniversaire du décès de Borduas, le Musée d’art contemporain souhaite rendre compte de l’héritage esthétique de l’artiste. Puisant dans l’exceptionnelle collection Borduas du Musée (123 œuvres : 72 peintures, 50 œuvres sur papier et une sculpture), la conservatrice Josée Bélisle a également invité quatre artistes contemporains qui reconnaissent le rôle déterminant qu’a joué Borduas dans l’évolution de leur pratique. Ainsi, François Lacasse, Guy Pellerin, Roland Poulin et Irene F. Whittome ont été appelés à choisir quelques œuvres de Borduas, à sélectionner également quelques-unes de leurs propres travaux figurant dans la Collection du Musée et à nous proposer des œuvres récentes.

Regroupant une soixantaine d’œuvres réalisées par Borduas entre 1924 et 1960, la première partie de l’exposition suit un parcours dynamique et essentiellement chronologique : ses travaux d’étudiant et ses débuts au cours des années 1920; les œuvres figuratives des années 1930; les transformations radicales de sa peinture au début des années 1940; les gouaches de 1942 et l’épopée automatiste; la période new-yorkaise de 1953 à 1955 et l’époque parisienne de 1955 à 1960. François Lacasse a ainsi choisi, entre autres, La grande gouache de 1942, Guy Pellerin, la série des 21 encres sur cartons de cigarettes, vers 1959-1960, Roland Poulin le Sans titre (n° 34) (Pierre angulaire), 1957, et Irene F. Whittome le Sans titre (n° 67), vers 1959.

La seconde partie présente une vingtaine d’œuvres des artistes invités, dont la moitié est tirée de la Collection permanente du Musée et l’autre constituée d’œuvres inédites. La rencontre de leurs œuvres avec celle du maître nous fait revisiter l’héritage esthétique borduasien.

 

Borduas

Originaire de Saint-Hilaire, sur la rive-sud de Montréal, Paul-Émile Borduas est une figure-clé de l’histoire de l’art québécois et canadien. Peintre mais aussi pédagogue, théoricien, essayiste et critique, il a marqué plusieurs générations d’artistes. On lui doit la création du mouvement automatiste et l’instigation du manifeste Refus global (1948) qui dénonçait ce qu’on a appelé, à l’époque, la « grande noirceur ». À la suite de sa publication, Borduas s’exile successivement à New York et à Paris où il meurt en février 1960. Borduas le visionnaire et son manifeste préfigure bien avant son temps la Révolution tranquille en marche. Le titre de l’exposition est d’ailleurs un extrait de Refus global.

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