Bevan Ramsay © Smörgåsbot (détail), 2013

Bevan Ramsay et Annie Baillargeon, vernissage le vendredi 12 juin à 17h à Langage Plus

L’humain sans leurre

En complément au thème de l’été dernier La Terre en apnée traitant de l’écologie, Langage Plus présente cet été L’humain sans leurre, avec deux expositions qui s’intéressent à l’Homo sapiens, dans ses penchants sombres et mythiques.  
 
En salle principale se trouvent les sculptures et les peintures de Chair fraîche de Bevan Ramsay (New York), qui s’intéresse au corps en utilisant le sujet de la consommation de la viande comme sujet artistique. Dans les deux autres salles, Les natures mortes / Épisodes de petits déclins d’Annie Baillargeon (Québec) présente le corps féminin dans des actes performatifs étranges. Chevauchant à la fois la performance, la photographie et la peinture, ce corpus d’œuvres numériques rehaussées à l’aquarelle aborde des rituels intimes qui expriment divers sentiments profondément humains. Ces deux expositions proposent une réflexion portant sur notre rapport au corps et à l’âme, en y déployant plus qu’une nécessité de survie et en y questionnant par ricochet les influences de nos choix actuels.
 
Chair fraîche
Bevan RAMSAY
 
L’humain doit se nourrir, c’est un fait. La nature de cette consommation pourrait bien rester obscure que jamais l’appétit ne se perdrait. Les sculptures hybrides de Bevan Ramsay jouent sur l’ambivalence, le paradoxal et le déséquilibre pour compromettre l’idéal que tentent d’atteindre nos habitudes de vie. À travers la culture de la santé, du bien-être et les progrès de la médecine occidentale, le sens des relations biologiques liées à la chair se brouille dans cette exposition entre celui qui consomme, l’humain, et celui qui est consommé, l’animal. Quel corps devrait s’attribuer une supériorité hiérarchique et existentielle sur l’autre? Tout comme la façon d’apprêter la viande, aussi cru que puisse être le sujet de l’exposition, il est à prendre avec une pincée de sel.
 
 
Les natures mortes / Épisodes de petits déclins
Annie BAILLARGEON
 

Dans l’histoire de l’art, il est rare qu’un être vivant ait été représenté au sein d’une nature morte. Si tel est le cas, Les natures mortes de Baillargeon transgresseraient le caractère inerte du genre pour remplacer les traditionnelles corbeilles de fruits par des corps féminins exaltés dans diverses mises en scène épisodiques. Ses photographies trafiquées de peinture confondent les limites du rêve et de la réalité en proposant une mythologie déjantée de l’histoire et de la contemporanéité, d’un passage de l’énergie à l’agonie. Rouge sang ou rouge amour, sorcière ou sirène, la « femme » pourrait faire tomber les masques de l’Homme.

 

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