Annie Baillargeon, Les magiciens 1, 2015, Impression jet d'encre et aquarelle

Annie Baillargeon, La Société des archives affectives et Catherine Arsenault, vernissage le jeudi 23 mars à 18h à Occurrence

Annie Baillargeon | Les jardins
J’aborde, par le biais de diverses performances en milieu naturel, des mondes intérieurs désenchantés et austères en étant toutefois prise en charge par des environnements idéalisés et fantasmés. Les jardins foisonnent des moments volés au milieu de forêts de bois morts dans lesquels j’insère une touche de vivant et de grandiose. Les personnages en action, sujets non identifiés, permettent diverses dérives visuelles et mettent en relief les pathologies liées aux habitudes de vie de notre espèce. La perte et de la dégradation, engendrées par ces mauvaises décisions, mettent ces thèmes en parallèle avec les pertes que nous vivons chacun quotidiennement dans notre vie intime. Ici dans ces pièces nous retrouvons un constat de résolution et d’abandon face à ce qui est présenté. Même si les personnages tentent d’émerger avec force de leur milieu, c’est l’environnement ici qui est en avant plan. Ce dernier envahi l’image de façon à ce que les personnages s’y perdent ou s’y fassent presque totalement engouffrer.

Ce corpus présente du travail photographique juxtaposant photomontage numérique et peinture. Ce processus s’installe en explorant davantage la technique de prise de vues et en intervenant directement sur la photographie par le dessin. Je redonne à la photographie une nouvelle spatialité et matérialité spontanée. Pour ce faire, je fais les prises de vues sous forme de laboratoire sur une longue période. Ensuite, tous les éléments captés sont réintégrés dans un environnement narratif remanié qui nous conduit hors du réel. Le spectateur peut faire sa propre histoire et en tirer ses propres métaphores.

– Annie Baillargeon

La Société des archives affectives | All the Wild Horses
Pour son exposition à Occurrence, le collectif La Société des archives affectives, formé de Fiona Annis et Véronique La Perrière M., présente les projets Cercle magique (the quest) et Expédition.

En 2011, La Société des archives affectives a réalisé un voyage expérimental sur la côte ouest des États-Unis et en direction du parc national de Death Valley. Le périple incluait une quête à la recherche de chevaux sauvages, communément appelés Mustangs – une espèce rare et descendante des chevaux domestiques échappés par les Espagnols lors de leur arrivée en Amérique. L’objectif était de capturer la trace d’une empreinte d’un sabot de cheval afin de l’inclure dans la collection d’archives affectives de la Société. L’empreinte fut ainsi moulée en plâtre pour ensuite être transformée en bronze. Cette archive prend place dans une sélection d’artéfacts en dialogue avec l’imaginaire, le désir romantique de conquête et la notion du tragique pour former Cercle magique (the quest).

Expédition présente des extraits des archives de la Société en lien avec un autre voyage expérimental réalisé en 2010 dans le parc national de Death Valley. Les recherches entourant ce voyage consistaient à expérimenter avec la géographie physique et imaginaire du lieu, entrant ainsi en dialogue avec les paysages, les phénomènes naturels et les possibles narrations suggérées par les sites.


Catherine Arsenault | Le cycle de mon jardin

Un trompe-l’œil subtil. C’est ce qui s’impose en posant un premier regard sur les photographies de Catherine Arsenault. Il faut s’approcher de ces délicates fleurs mises en pots, afin de comprendre le jeu d’illusion provoqué par la technique photographique qu’utilise l’artiste. En conjuguant la photographie et la couture, Catherine Arsenault crée une série de clichés uniques et déstabilisants. Ces fleurs qui proviennent de son jardin personnel ont été séchées, coupées et assemblées en bouquets dans son studio. Après les avoir photographiées, l’artiste choisit avec parcimonie quelques fleurs et tiges et les coud délicatement sur le papier photographique.
 

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