Amputation et manipulation de Lucie Duval, dans la vitrine d’Occurrence jusqu’au 3 septembre

du 30 juillet au 3 septembre
 
L’exposition Mainmises, présentée à Montréal en mai 2006, s’est développée autour d’un objet usuel suscitant chez moi diverses réflexions. Gants pour travailleurs « made in China » retrouvés en paquet dans toutes les quincailleries. Mondialisation oblige, tout se fabrique à moindre coût en Chine au détriment des travailleurs. L’objet devient contradictoire : gants de travailleur (faits en Chine) versus chômeurs d’ici. Une série de vêtements-sculptures et une série de photographies basées sur ces prémisses furent créées. Les photographies faites à partir des vêtements-sculptures utilisaient des mots. Sur chaque photographie, un mot français doublé de deux traductions possibles, offre un univers de significations contradictoires comme ces gants.

Lors des récentes expositions présentées à Paris et à Bruxelles en 2008-2009, la réflexion s’est poursuivie en utilisant une autre discipline, à savoir la vidéo. Ce qui est montré comme sculptural (les vêtements-sculptures) devient pictural et ironiquement intouchable.

 

Toujours à partir des gants de travailleurs, made in China, une série de lapins a été conçue. Jusqu’à ce jour, on en compte 150. La forme du gant se prête  particulièrement bien à celle du lapin. Ce dernier étant très prolifique, il devient  en quelque sorte un symbole de la reproductibilité ; de la productivité à la reproductibilité. Il y a quelque chose qui rappelle le travail à la chaîne, la quantité produite, l’efficacité à les fabriquer et à les personnaliser. Malgré l’utilisation stricte des mêmes matériaux (gants, molletons et fils), ils sont tous différents, par leur forme, leur caractéristique, leur personnalité, parce qu’ils sont faits main…

Ces lapins-nounours sont des lapins cicatrisés. Sous une première apparence candide, naïve et doucereuse, il a fallu couper des doigts (ceux des gants), coudre, raccommoder… D’où le titre « Amputation et Manipulation », rappelant certaines conditions de travail dans les manufactures.

 En 2007, la Chine modifie ses critères face à une demande croissante d’adoption internationale ; il ne s’agit plus simplement de vouloir un enfant et d’être en mesure de l’élever mais il faut correspondre à certains critères précis, entre autres, avoir une bonne santé physique et mentale, respecter certains critères financiers et présenter un lieu de vie convenable. Par ailleurs, et en parallèle, certaines boutiques de jouets ainsi que des sites web proposent l’achat de poupées en adoption…

 

Ainsi en va-t-il pour ces lapins à ADOPTER, mais avec, bien sûr, des conditions différentes. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à contacter l’artiste par le biais de la galerie au  514-397-0236.

 

 Il est à noter que le centre sera fermé du 31 juillet au 21 Août. Bonnes vacances!

lien pour plus d’information: http://www.frogradiomtl.com/cms/content/view/161/87/

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