Le prolongement du confinement creuse l’écart entre deux types de diffuseurs dans le milieu des arts visuels

Le journaliste Jérôme Delgado commente la reconduction de la fermeture des musées et des centres d’artistes jusqu’au 23 novembre. Il s’entretient avec Catherine Bodmer, directrice du RCAAQ, ainsi qu’avec Marthe Carrier, directrice de B-312 (Montréal) et François Vallée, directeur de La Chambre blanche (Québec).

Depuis le 1er octobre, les centres d’artistes autogérés qui sont voués à la diffusion se voient dans l’obligation de fermer leurs portes — tout comme les musées, les maisons de la culture et autres centres d’exposition — alors que les marchand.e.s d’art et propriétaires de galeries, assimilées aux commerces, sont autorisé.e.s à accueillir du public.

« Le Belgo, c’est particulier. Les galeries privées et les centres d’artistes vivent avec les mêmes risques sanitaires. Mais nous qui sommes soutenus par les conseils d’art, nous devons fermer. La question sanitaire a été évacuée, ce sont pour d’autres raisons qu’on a décidé de nous fermer. Le gouvernement devrait dire ouvertement qu’il met la priorité sur l’économie ».

Du côté des centres avec un volet production, certaines de leurs activités peuvent continuer puisqu’ils sont assimilés au secteur manufacturier. Certains centres peuvent encore recevoir des artistes dans leurs laboratoires, leurs ateliers et certaines de leurs installations. Les résidences pour artistes étrangers restent également disponibles chez certains, mais les restrictions sanitaires les rendent inopérantes.

« Les résidences pourraient devenir virtuelles, mais ça ne fonctionnerait pas. Une résidence, ce n’est pas seulement un lieu de travail, c’est un réseau qui se crée, c’est une aide aux artistes. »

– François Vallée, directeur de La Chambre blanche

La pandémie met d’ailleurs en évidence les inégalités du monde numérique et les accentue dans le réseau des centres d’artistes.

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Source : Jérôme Delgado « Créer et exposer à géométries variables », Le Devoir, 31 octobre 2020.

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